Si, à l’issue du délai d’un mois après la décision d’inaptitude du médecin du travail, le salarié n’est ni reclassé, ni licencié pour inaptitude, vous devez lui verser le salaire correspondant à l’emploi qu’il occupait avant. À défaut, vous vous exposez à une condamnation devant les Prud’hommes et au versement de dommages et intérêts.
Vous pouvez vous retrouver dans une telle situation :
- en cas de recours contre l’avis d’inaptitude devant le conseil des prud’hommes ;
- si vous attendez l’autorisation de l’inspection du travail (DIRECCTE) de licencier le salarié, car c’est un représentant du personnel ;
- si le salarié a obtenu de son médecin traitant la prolongation de son arrêt maladie.
Le salaire que vous devez verser couvre tous les éléments de rémunération correspondant à l’emploi occupé avant. Cela signifie que vous devrez lui verser non seulement le salaire de base mais, aussi :
- les primes d’ancienneté ;
- les primes compensant des contraintes de travail particulières telles que les primes de nuit ou les primes de salissure ;
- les heures supplémentaires que le salarié aurait dû faire s’il avait travaillé ;
- le salaire variable.
Le versement du salaire est dû après la période de reclassement même si le salarié a refusé le poste de reclassement proposé, s’il n’a pas répondu à votre offre ou s’il a demandé le report de l’entretien préalable à son licenciement.
Pour contourner cette obligation, certains employeurs demandent à leur salarié de poser des congés payés. Très mauvaise idée ! Si vous faites cela, non seulement le salarié gardera le bénéfice des congés payés, mais en plus, il pourra vous demander de lui verser son salaire.
A noter que, en cas de temps partiel annualisé ou de travail intermittent, vous ne devrez verser la rémunération au salarié que pour les périodes habituellement travaillées.
Exemple : en cas de travail intermittent, le salarié ne bénéficie pas de la mensualisation. Cela signifie que son salaire est calculé chaque mois en fonction du temps travaillé. Si à l’expiration du délai de reclassement, le salarié n’était pas censé travailler pendant tout un mois, vous ne lui devrez rien ce mois-là.
Étape dans la procédure de licenciement pour inaptitude
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Entre la fin de l’arrêt de travail et l’avis d’inaptitude
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Durant 1 mois à compter de l’avis d’inaptitude
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A l’expiration du délai d’1 mois
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Tableau récapitulatif
Versement du salaire
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Oui sauf impossibilité absolue de fournir un travail
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Non
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Oui
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