Vous pouvez le modifier en respectant certaines conditions.
Il est possible tous les 2 ans de changer de régime matrimonial dans l’intérêt de la famille (couple et enfants). Ainsi, vous pouvez passer :
- du régime de la communauté réduite aux acquêts à la séparation de biens.
Exemple : lorsque l’époux crée une entreprise et veut mettre à l’abri son conjoint des conséquences que pourraient avoir la faillite de son entreprise.
- de la séparation de biens vers un régime de communauté.
Exemple : un époux souhaite faire une attribution intégrale de part au survivant, le plus souvent après une donation-partage (permet de transmettre de son vivant tout ou une partie de ses biens).
- pour aménager le contrat de mariage.
Exemple : suite à un problème familial, les époux veulent modifier une partie du contrat.
La modification de la convention passe par le notaire. Ce professionnel vérifie que toutes les conditions sont réunies (délai, consentement, intérêt de la famille et autres).
Les personnes qui ont participé au contrat initial et les enfants majeurs des époux sont informés personnellement de la modification. Les créanciers des époux le savent par publication d’un avis dans le journal habilité à recevoir des annonces légales.
Toutes ces personnes ont 3 mois pour s’y opposer à partir de la réception de l’information.
Attention : l'homologation par un juge aux affaires familiales est nécessaire lorsque :
- il y a opposition d'une partie au contrat initial, d'un enfant majeur ou d'un créancier ;
- il y a des enfants mineurs. Il s’agit de les protéger dans la future succession de leurs parents. L'assistance d'un avocat est obligatoire dans le cadre de cette procédure.
Une fois le changement de régime devenu définitif (après épuisement du délai pour faire opposition ou pour contester le jugement d'homologation), la modification fait l’objet d’une mention en marge de l’acte de mariage des époux. Elle est également mentionnée sur l’original du contrat de mariage modifié.
Le changement de régime matrimonial a un coût non négligeable
Estimez vos frais avant de changer de régime. Il y a :
- des frais de notaire pour l’établissement de l’acte notarié (de l'ordre de 460 euros, plus des frais d'analyse et de conseil très variables selon la complexité du dossier, à partir de 200 euros) ;
- des frais d’avocat pour l’homologation devant le tribunal (environ 2 500 euros) ;
- des frais de publicité du jugement dans un journal d’annonces légales et, le cas échéant, au registre du commerce (environ 350 euros) ;
- le coût de la liquidation du régime matrimonial et, le cas échéant, le coût du partage en cas d'adoption d'un régime de séparation de biens. Les frais sont de l’ordre de 3,50 % de l’actif partagé ;
- les émoluments dus sur l'attestation immobilière constatant le changement de statut d'un bien.
Lors d’un changement de régime matrimonial, voici un exemple de frais que vous pouvez avoir :
- un coût fixe de 2500 euros TTC, plus 600 euros de frais (annonce légale, notifications auprès des enfants majeurs et du service de l’état civil) ;
- un coût variable déterminé en fonction de la nature et de la valeur des biens concernés par le changement de régime matrimonial. Il est d’environ 0,35 % TTC pour les actifs mobiliers et 0,45 % pour les actifs immobiliers ;
- si le changement de régime matrimonial s’accompagne d’un partage, il faut compter le coût du partage (droit de partage de 2,50 %).
Le coût fiscal, hors droit de partage, lié à un changement de régime matrimonial se présente comme suit :
Droits exigibles |
Acte portant adoption d’un régime communautaire |
Acte portant adoption d’un régime séparatiste |
Droit fixe de 125 euros |
exonéré |
Dû lors de l’enregistrement |
Taxe de publicité foncière, calculée sur la valeur des biens ou droits immobiliers, au taux global de 0,71498 % (1) |
exonéré |
Due en cas de mutation immobilière |
Contribution de sécurité immobilière de 0,1% (1) |
Due en cas de mutation immobilière |
Due en cas de mutation immobilière |
(1) exemple : l’apport en communauté d’un immeuble propre à l’un des époux sera soumis à la contribution de sécurité immobilière sur la moitié de la valeur de l’immeuble.