Vous avez peur qu’un salarié quitte son emploi pour exercer une activité concurrente à la vôtre (activité salariée ou non) ? Pour vous prémunir contre tout acte concurrentiel après la rupture d’un contrat de travail, vous pouvez intégrer une clause de non-concurrence dans le contrat.
Cette clause n’interdit pas au salarié d’exercer une activité concurrente à la vôtre pendant la durée de son contrat de travail. Pendant le contrat, le salarié est soumis à une obligation de loyauté que vous n’avez pas besoin de contractualiser pour qu’elle soit applicable. Cette obligation empêche le salarié de commettre des agissements susceptibles de vous porter préjudice pendant la durée de son contrat de travail. Plus le niveau hiérarchique du salarié est élevé, plus le secteur d’activité est concurrentiel, plus l’obligation de loyauté est forte. Si le salarié ne respecte pas cette obligation, vous pouvez envisager son licenciement.
La clause de non-concurrence prend le relais de l’obligation de loyauté à la rupture du contrat de travail et vous permet d’interdire à un ancien salarié d’exercer une activité professionnelle concurrente susceptible de nuire à vos intérêts.
Concrètement, elle limite le libre exercice d’activité du salarié. Mais pour être valable, elle doit respecter plusieurs conditions :
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elle doit être indispensable à la protection de vos intérêts ;
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elle doit être limitée dans le temps (généralement 2 ans), dans un secteur géographique donné (un département, par exemple) et dans les activités qu’elle vise (l’activité interdite doit être en lien avec votre activité et ses fonctions) ;
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elle doit préciser les cas de rupture du contrat de travail pour lesquels elle s’applique ainsi que le délai et les modalités de votre renonciation à l’application de cette clause ;
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elle doit donner lieu au versement d’une contrepartie financière.
Avant de rédiger cette clause, vérifiez ce que prévoit votre convention collective de branche. Certaines conventions peuvent prévoir des durées, des délimitations géographiques particulières voire même le montant de la contrepartie financière. Si tel est le cas, vous devez respecter ces dispositions conventionnelles.
La clause de non-concurrence s’applique automatiquement à la rupture du contrat de travail, sans formalité particulière. Tant que votre ancien salarié respecte cette clause, vous devez lui verser l’indemnité de non-concurrence (même si vous cessez par la suite votre activité). S’il ne la respecte pas, il perd non seulement la contrepartie financière, mais peut aussi être condamné à vous indemniser pour réparer le préjudice concurrentiel subi et à cesser son activité concurrente. Si vous êtes dans ce cas, posez une question juridique.
Bien sûr, vous pouvez renoncer à appliquer cette clause. Sauf si le contrat de travail (ou votre convention collective de branche) vous y autorise, vous ne pouvez pas renoncer seul à la clause ; vous devez obtenir l’accord du salarié. Veillez à respecter les délais et formes de cette renonciation prévus dans le contrat de travail et/ou votre convention collective de branche.